dimanche 16 juin 2013

Bougie du soir, bonsoir.

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Beaucoup m’ont dit que ce n’était pas vraiment sans électricité car je pouvais recharger mon ordinateur dans les cafés ou parce que je m’étais gardé le frigo branché. En effet j’aurais pu aller plus loin, me lancer dans un remake de Survivor version Montréalaise, mais ce n’était pas le but de l’opération. Les « 7 jours sans » restent avant tout un prétexte pour écrire et étant en plus une très mauvaise joueuse, je préfère inventer mes propres règles du jeux.

Ce ne fut pas l’expérience la plus drôle, il n’y a rien de drôle à ne pas pouvoir se faire cuire un œuf, mais certainement la plus enrichissante depuis que j’ai lancé le blog.

Faire le résumé de cette semaine ne va pas être évident, non pas parce que je dois m’éclairer à la bougie (non non ca y est mon compteur hydro danse la samba de nouveau) mais parce que de m’être privé d’électricité  m’apporte à explorer plusieurs pistes de réflexion qu’il va falloir que j’essaie d’organiser sans vous écrire un roman.

Je me laisse donc le plaisir d’écrire avec un petit verre de vin, en espérant que mon correcteur d’orthographe saura relever les incohérences pour moi.


Comme je le disais à mon cher ami cet après midi, initiateur de l’idée « sans électricité », ce qui pourrait résumer cette semaine, c’est que plutôt que de chercher à m’abrutir, j’ai cherché à me divertir.

Nous connaissons tous les lendemain de veille difficile, ou la seule vision à long terme de la journée, est calculée en fonction des épisodes de série tv. Le genre de matin ou il fait bon rester dans son lit, se faire un bon café, et se rendormir quand les paupières commencent à s’alourdir sous l’effet des advils.
Je suis de ce genre là. Pas proactif pour un sous préférant imiter mon chat que d’aller me lancer dans de multiples activité comme le font mes amies mamans.

Autant vous avouer que samedi matin j’ai déchanté au réveil, tant les 12 coups de minuit s’acharnaient à taper dans le fond de mon crâne.
Je me suis levée péniblement, lâchant un grand soupir quand mon cerveau en pilotage automatique réalisa que la seule façon d’avoir un café était d’aller en chercher un.

Révélation d’une vie ce matin là. Rien que de sortir sous ce beau ciel bleu, que de me commander un café en terrasse et de me surprendre à lire les pages culturelles, je me sentais bien. Je me sentais à ma place, bien plus que dans mon lit à regarder les photos prises la veille sur Facebook.
C’est alors la tête plus légère et le cœur remplie d’une admiration des plaisirs simples que je suis retournée chez moi. Ma journée m’a parue immensément longue, et remplie.
Jardinage, fête d’enfant, verre entre amis, l’équivalent d’une fin de semaine en une journée.

Je ne saurais quantifier le temps passé sur nos ordinateurs ou autres divertissement, et je ne pense pas que le point soit la dessus. C’est plutôt l’ambiance dans lequel cela nous plonge. Le sentiment de faire quelque chose mais de ne rien accomplir, un peu le même sentiment après une journée de shopping ou l’on achète rien de spécial, que des petits gugusses mais qui bout à bout nous ont couté le même prix qu’une belle pièce que l’on s’interdit de s’offrir (c’était ma traduction spéciale fashonista).

Autre révélation et non pas des moindres c’est le rapport avec le silence. Ne pas avoir le reflexe dès le matin d’allumer la musique, les infos, et de commencer mes activités en ayant toujours une oreille ou mon attention sur deux choses à la fois. Le silence est assez angoissant, il l’est particulièrement dans les conversations, mais il suffit de l’apprivoiser, de  ne pas le subir, mais de le prendre comme choix.
On réapprend à surprendre des conversations dans la ruelle dans son petit coin d’obscurité et à lire des livres car c’est encore une des meilleures façons d’apprivoiser le calme, tout en laissant la place à de nombreux personnage de s’exprimer.

… C’est bien beau tout ça, mais la révélation la plus douloureuse c’est que quand il pleut, que ton appartement est plongé dans le noir, que tu viens de rentrer chez toi mouillé de ta tête aux pieds et que tu ne peux ni te faire un thé chaud, ni te faire à manger et encore moins te distraire, car même lire à la bougie est franchement désagréable. Et bien tu t’ennuies. Le sentiment d'ennuie est un sentiment que l’on est de moins en moins amené à connaitre. On le tue avant même qu’il n’apparaisse, on s’allume la TV ou on fait son ménage, bref dès que l’image même de l’ennuie ne traverse notre esprit.

Donc qui dit pas d’électricité, dit pas de lumière pour lire, pas de ménage car pas d’aspirateur, puis comment dire, ranger dans le noir on a déjà connu des idées plus brillantes que celle-ci, mais pas d’électricité  quand il pleut ça veut aussi dire pas de réconfort. Pas de thé. Pas de fameuse boisson réconfortante que d’autres préfèrent sous forme de chocolat chaud. C’est au deuxième jour de l’expérience rythmé par un constant clapotis que j’ai été à deux doigts de tirer mon BBQ sur le rebord de la cuisine et de prendre le risque de bruler ma bouilloire, et l’appartement par la même occasion.

Hier, dernière soirée avant la re-branchement de mon compteur j’avais une sorte de nostalgie de fin de vacances. La fin d’une semaine plutôt agréable finalement, et surtout reposante.

J’ai pris goût à ma nouvelle routine, et puis maintenant que le serveur de mon café connait ma commande, je me sentirais presque ingrate de ne plus y aller quotidiennement.

Je pourrais vous en écrire encore des tonnes sur la beauté de l’éclairage à la bougie, sur l’enfer de ne pouvoir utiliser son séchoir à cheveux ou sur le plaisir de regarder les lumières des voisins s’allumer une à une. Je vais peut être passer pour une sorte de guide spirituel qui a découvert sa science dans les livres à une piasse, mais si je devais vous lancer un défis, ce serait celui-ci. Éteignez tout, ne serait-ce que pour 24h00, ça coute moins cher qu’une retraite dans les Laurentides, et peut être par chance vous réaliserez que finalement plongés dans le noir, nous sommes notre propre lumière. 

Avec une belle conclusion quétaine, comme on les aime !

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